La sertraline, vendue sous la marque Zoloft, est l’un des antidépresseurs les plus prescrits au monde. En 2022, plus de 38 millions d’ordonnances ont été remplies aux États-Unis seulement. Mais pour beaucoup, le début du traitement est marqué par une chose : des nausées et une diarrhée intenses. Ces effets secondaires ne sont pas rares - ils touchent entre 25 % et 30 % des patients au début du traitement. Et contrairement à ce que certains pensent, ce n’est pas une simple « mauvaise réaction » : c’est une conséquence directe de la façon dont la sertraline agit dans le corps.
Pourquoi la sertraline cause-t-elle des nausées et de la diarrhée ?
La sertraline appartient à la famille des ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Son objectif principal est d’augmenter la sérotonine dans le cerveau pour améliorer l’humeur. Mais ce n’est pas là que se trouve la majorité de la sérotonine du corps. En fait, 95 % des récepteurs de sérotonine sont dans l’intestin. Quand la sertraline augmente les niveaux de sérotonine, elle les augmente aussi dans le système digestif. Résultat ? L’intestin se contracte plus vite, les fluides s’accumulent, et l’estomac se met à réagir comme s’il était en crise.
Ce n’est pas une coïncidence : selon une méta-analyse de 2022 publiée dans PMC, la sertraline a la plus forte probabilité d’entraîner des effets gastro-intestinaux parmi tous les ISRS. Elle est 11,5 % plus susceptible de causer des nausées et de la diarrhée que la fluoxétine, et presque deux fois plus que l’escitalopram. Les données du TGA (Agence australienne des produits thérapeutiques) confirment : la diarrhée est un effet très fréquent, observé chez au moins 10 % des patients. La nausée, elle, touche près de 25 % des personnes au démarrage du traitement.
Combien de temps durent ces effets secondaires ?
La bonne nouvelle, c’est qu’ils s’atténuent souvent d’eux-mêmes. Selon les données cliniques, 87 % des patients voient leurs symptômes disparaître entre 4 et 6 semaines. Beaucoup de gens rapportent une amélioration dès la deuxième semaine. Sur Reddit, dans une communauté de plus de 47 000 membres, 68 % des personnes ont dit que leurs nausées avaient diminué après 14 jours. Sur Patient.info, 64 % des utilisateurs ont vu leur diarrhée s’arrêter en trois semaines, simplement en ajustant leur alimentation.
Mais ce n’est pas vrai pour tout le monde. Environ 18,7 % des patients arrêtent la sertraline dans les huit premières semaines à cause de ces effets. C’est plus que pour la fluoxétine ou l’escitalopram. Si les symptômes persistent au-delà de quatre semaines, il ne faut pas les ignorer. Une diarrhée chronique peut parfois être liée à une maladie appelée colite microscopique, spécifiquement associée à la sertraline selon le TGA. Cela nécessite une évaluation médicale.
Comment réduire les nausées avec la sertraline ?
Prendre la sertraline à jeun augmente fortement les risques de nausées. La première règle est simple : prenez-la avec un repas. Pas n’importe quel repas : un repas léger, pas trop gras, pas trop épicé. Des études montrent que cette simple modification réduit les nausées de 35 à 40 %. Manger avec de la protéine - un œuf, du poulet, du yaourt - aide encore plus. Sur Reddit, 72 % des personnes qui ont pris la sertraline avec un repas complet ont vu leurs nausées diminuer.
Les solutions naturelles ont aussi leur place. Le gingembre est l’un des plus efficaces. Une étude randomisée publiée dans le Journal of Psychopharmacology en 2021 a montré que les produits au gingembre réduisaient la sévérité des nausées de 27 % par rapport au placebo. Une tasse de thé au gingembre le matin, ou des bonbons à base de gingembre pendant la journée, peuvent faire une grande différence.
Autre astuce : mangez plus souvent, mais en plus petites quantités. Plutôt que trois gros repas, essayez cinq petits. Cela évite de surcharger l’estomac. Sucer des bonbons sans sucre peut aussi aider - cela stimule la salivation et calme l’agitation gastrique. Une méta-analyse de 2019 a montré que ces deux méthodes ensemble amélioraient significativement le confort des patients (p < 0,01).
Comment gérer la diarrhée liée à la sertraline ?
La diarrhée est plus difficile à contrôler que les nausées, car elle touche directement l’intestin. La première chose à faire : évitez ce qui l’aggrave. La caféine, l’alcool, les aliments frits, les produits laitiers et les aliments très sucrés peuvent rendre les selles plus liquides et plus fréquentes. Un étude publiée dans Gut en 2020 a montré que les patients qui ont éliminé ces aliments ont vu leur diarrhée disparaître 45 % plus vite.
Privilégiez les aliments « apaisants » : riz blanc, bananes, pommes cuites, pain grillé, carottes cuites. Ce sont les mêmes aliments recommandés pour les troubles digestifs légers. Ils sont faciles à digérer et aident à raffermir les selles.
Hydratez-vous bien, mais évitez les boissons trop froides ou trop sucrées. L’eau à température ambiante, ou une infusion de camomille, est préférable. Si vous avez des crampes, une bouillotte sur le ventre peut soulager.
Si la diarrhée persiste plus de quatre semaines, ou si elle empire, consultez votre médecin. Il faut éliminer la colite microscopique. Ce n’est pas courant, mais c’est possible. Un test de selles et parfois une coloscopie peuvent être nécessaires.
Quand faut-il changer de médicament ?
Il ne faut pas abandonner la sertraline au premier inconfort. Mais si après six semaines, les symptômes sont toujours intenses, et qu’ils affectent votre qualité de vie, il est temps de parler d’une alternative.
L’escitalopram (Lexapro) est souvent la première option. Elle cause moins de nausées et de diarrhée que la sertraline. Selon les données de 2023, 34,7 % des médecins généralistes la choisissent maintenant comme traitement de première ligne pour cette raison. La fluoxétine est aussi mieux tolérée au niveau digestif que la sertraline.
Les lignes directrices de l’American Psychiatric Association recommandent de commencer par réduire la dose à 25 ou 50 mg par jour, puis d’augmenter lentement sur 4 à 6 semaines. Cela permet au corps de s’adapter progressivement. Ce n’est pas une faiblesse : c’est une stratégie médicale validée.
Le NICE (Institut national d’excellence en santé et soins au Royaume-Uni) recommande clairement : si les effets gastro-intestinaux sont problématiques après deux semaines, envisagez de passer à un autre antidépresseur. Il vaut mieux changer de médicament que de perdre confiance dans le traitement.
Qu’en est-il des nouvelles options à l’horizon ?
La recherche avance. Des scientifiques développent actuellement des molécules qui agissent uniquement sur les récepteurs de la sérotonine dans l’intestin, sans toucher au cerveau. Un candidat, le TD-8142, a montré une réduction de 62 % des effets digestifs dans les essais de phase II, tout en gardant son efficacité antidépressive. Ces traitements pourraient être disponibles d’ici 2027-2028.
Par ailleurs, une étude internationale (SERTRAL-2025) suit 5 000 patients pour identifier les gènes qui rendent certaines personnes plus sensibles aux effets digestifs de la sertraline. Les premiers résultats suggèrent que les variants du gène HTR3A pourraient prédire jusqu’à 37 % de la sévérité des nausées. À l’avenir, un simple test génétique pourrait aider à choisir le meilleur antidépresseur dès le départ.
En résumé : ce que vous devez retenir
- Les nausées et la diarrhée sont courantes au début du traitement par sertraline - ce n’est pas un signe d’échec.
- Prenez la sertraline avec un repas léger, riche en protéines, pour réduire les nausées de 35-40 %.
- Le gingembre, les petits repas fréquents et les bonbons sans sucre aident à calmer les nausées.
- Évitez caféine, alcool, gras et sucre pour limiter la diarrhée.
- Les symptômes disparaissent souvent en 4 à 6 semaines.
- Si la diarrhée dure plus de 4 semaines, consultez votre médecin pour éliminer une colite microscopique.
- Si les effets sont intolérables, l’escitalopram est une alternative mieux tolérée.
- Ne vous arrêtez pas sans parler à votre médecin : une réduction de dose peut suffire.
La sertraline cause-t-elle toujours des nausées et de la diarrhée ?
Non, pas toujours. Environ 25 à 30 % des patients ressentent ces effets au début du traitement, mais ils disparaissent chez la majorité (87 %) après 4 à 6 semaines. Ce n’est pas une réaction universelle, et beaucoup de gens prennent la sertraline sans aucun problème digestif.
Puis-je prendre des médicaments contre la diarrhée en même temps que la sertraline ?
Oui, mais avec prudence. Des antidiarrhéiques comme la lopéramide (Imodium) peuvent être utilisés à court terme pour soulager les symptômes. Mais ne les prenez pas plus de 48 heures sans avis médical. Ils masquent les symptômes sans traiter la cause. Si la diarrhée persiste, il faut chercher une autre explication, comme une colite microscopique.
La sertraline fait-elle grossir ou maigrir ?
Au début, la sertraline peut réduire l’appétit et provoquer une perte de poids légère (10-15 % des patients). Ce n’est pas un effet désiré, mais c’est fréquent. Avec le temps, l’appétit revient généralement. Contrairement à certains autres antidépresseurs, la sertraline n’est pas associée à une prise de poids significative à long terme.
Est-ce que la sertraline est plus mauvaise pour l’estomac que les autres antidépresseurs ?
Oui, parmi les ISRS, la sertraline a le profil gastro-intestinal le plus difficile. Elle est plus susceptible de causer des nausées et de la diarrhée que la fluoxétine, l’escitalopram ou le paroxétine. C’est pourquoi de plus en plus de médecins commencent par l’escitalopram, qui est mieux tolérée au niveau digestif.
Que faire si rien ne fonctionne pour arrêter les nausées ?
Parlez à votre médecin. Il peut réduire votre dose, vous faire passer à un autre antidépresseur comme l’escitalopram, ou vous prescrire un anti-nausée léger comme la métoclopramide (à court terme). Il ne faut pas supporter inutilement des effets secondaires. Votre santé mentale compte, mais votre confort aussi.
Céline Amato
novembre 2, 2025 AT 19:12je viens de commencer la sertraline et j’ai cru que j’allais mourir de diarrhée pendant 3 jours… j’ai cru que c’était un poison, mais bon, ça s’est calmé après 2 semaines. je suis vivante, donc ça va.
Anissa Bevens
novembre 3, 2025 AT 02:33Prendre la sertraline avec un repas protéiné, c’est la clé. J’ai testé : sans repas = cauchemar. Avec un œuf et du yaourt = quasi inoffensif. Le gingembre en infusion matinale, c’est mon rituel sacré. Et oui, les petits repas fréquents, ça marche. Pas de magie, juste de la physiologie.
julien guiard - Julien GUIARD
novembre 3, 2025 AT 19:35Vous parlez tous de « ça passe avec le temps » comme si c’était une prière magique. Mais 18,7 % des gens arrêtent parce que c’est insupportable. Et vous, vous avez essayé de vivre avec des crampes qui vous déchirent à 8h du matin en arrivant au boulot ? Non. Vous avez juste lu un article et vous êtes devenus des experts en santé mentale. La sertraline, c’est un gâchis pharmaceutique. On vous vend un médicament qui vous rend malade pour vous guérir… et vous applaudissez.
Franck Dupas
novembre 3, 2025 AT 22:23Je suis allé voir mon psy en disant « j’ai l’impression d’être un intestin en folie » et il a rigolé… puis il m’a mis sur de l’escitalopram. 3 jours après, j’ai cru que j’avais été réincarné. La sertraline, c’est comme un ex qui te dit « je t’aime mais je te rends malade ». Faut la laisser partir. Et le gingembre ? Oui, c’est la bonne vibe. 🌿
Jacques Botha
novembre 4, 2025 AT 03:47Et si c’était pas la sertraline qui causait tout ça… mais le système ? Vous savez combien de médicaments sont testés sur des populations qui ne ressemblent à rien ? Les études disent 25 % de nausées… mais elles sont financées par les labos. Et si la diarrhée, c’était juste un signal que votre corps dit « non » ? Et si on arrêtait de croire que tout doit être « géré » et qu’on devait juste écouter notre corps ?
Dominique Faillard
novembre 4, 2025 AT 23:41Ohhh la la, encore un article qui fait la promotion du Zoloft comme si c’était du miel. La sertraline, c’est le médicament que les généralistes prescrivent parce qu’ils sont pressés. Pas parce qu’elle est meilleure. J’ai vu des gens se faire vomir pendant 3 semaines juste pour « voir si ça passe ». Non, ça ne passe pas. Ça s’installe. Et puis on vous dit « c’est normal » comme si c’était une épreuve de foi. Bordel, on est en 2025, on peut faire mieux.
Anne Andersen
novembre 5, 2025 AT 21:24Il est essentiel de reconnaître que la souffrance digestive induite par la sertraline n’est pas un simple effet secondaire mineur, mais une manifestation neuro-gastro-intestinale profonde, reflétant l’interconnexion entre le système nerveux central et le système entérique. L’augmentation de la sérotonine périphérique active les récepteurs 5-HT3, provoquant une hypermotilité et une sécrétion excessive. Cette compréhension biologique permet de dépasser la stigmatisation du patient et d’adopter une approche centrée sur la physiologie, non sur la résilience forcée.
Jonette Claeys
novembre 6, 2025 AT 15:31Vous êtes tous trop gentils. Moi j’ai arrêté après 10 jours. J’ai dit à mon médecin : « si je dois devenir un sac de tripes pour être heureux, je préfère être triste et intact ». Et vous ? Vous avez essayé la thérapie ? Non. Vous avez juste pris un comprimé et vous avez espéré. La sertraline, c’est le placebo du XXIe siècle. On vous donne un truc qui vous rend malade pour vous faire croire que vous n’êtes pas assez fort.
sébastien jean
novembre 7, 2025 AT 10:17Vous écrivez « repas léger » mais vous ne dites pas que c’est interdit de manger du lait ou du gluten. Et vous oubliez que la sertraline aggrave les troubles du microbiote. Et vous parlez de gingembre comme si c’était un remède miracle… mais vous ne citez pas la dose exacte. Et vous omettez que la lopéramide peut causer des arythmies chez les sujets sensibles. Ce texte est une fake news bien embelli.
Kerstin Marie
novembre 8, 2025 AT 15:15Je suis restée 6 semaines avec des nausées constantes. J’ai réduit la dose à 25 mg. J’ai attendu. J’ai mangé des bananes. J’ai bu de l’eau tiède. Et un matin, je me suis réveillée sans malaise. C’était pas la sertraline qui avait changé. C’était moi qui avais appris à l’écouter. La médecine n’est pas qu’une liste de recommandations. C’est une conversation.